J'adoore faire le ménage !
Ou Comment utiliser l’art de la pensée positive anticrise de … nerf A LA MAISON !
La Zen Attitude est avant tout un état d’esprit anticrise. Pour l’adopter, il faut savoir utiliser l’art de la pensée positive dans les pires moments de notre existence. Aujourd’hui, nous allons parler de la maison là on nous passons en moyenne 30 % de notre temps et pourtant…
Christelle, 38 ans, 3 garçons (8, 12 & 14 ans), vétérinaire de campagne, mariée à un dirigeant de grande surface alimentaire (Jamais là...).
« Allez tout le monde debout ! Les vacances c’est fini, on reprend l’école ! ». C’est le printemps, Christelle réveille avec fermeté ses enfants, pour qu’ils sortent enfin de cette maison, qu’ils ont envahie pendant quinze longs et interminables jours. Son mari a déjà quitté le nid familial pour rejoindre son travail, elle a donc jusqu’à 16h30 pour prendre du bon temps : car Christelle a bien l’intention aujourd’hui de se mettre en mode « pause » ; et pour la première fois depuis un an, elle s’est offert un jour de repos. Aspirant à une matinée tranquille, elle prépare les petits-déjeuners rapidement et conduit tout aussi vite ses chérubins dans leurs écoles respectives à quelques mètres de la maison.
De retour chez elle, elle se sent bien au calme, c’est la fête ; elle a une folle envie de sauter de joie. Un peu de musique, un peu de rangement et hop ! Elle ouvre les fenêtres du couloir, soupire à l’écoute du chant des oiseaux et prend la direction de la cuisine. Et là… stupéfaction, le constat est là : les enfants n’ont pas daigné débarrasser les, cadavres de bouteilles de jus de fruit, bols ou autres restes de ce matin. Pire encore, lorsqu’elle s’avance, ses chaussures restent collées sur le carrelage, engluées dans une texture pas vraiment identifiable. Pour couronner le tout, alors que son mari devait gérer les courses au moins pendant les vacances scolaires : le frigo est presque vide et les placards ont été dévalisés ; et dire que son cher et tendre dirige une grande surface alimentaire, franchement... Pas motivée, elle s’assoit et se fait un thé en tentant de se rassurer sur sa capacité d’organisation : lessive, courses, rangement, ménage, repassage… ?
Toujours figée sur sa chaise de cuisine, assise devant une tasse vide, elle attend désespérément d’avoir la super pêche. Quarante-cinq minutes plus tard, après avoir ingurgité 1 bon litre de jus d’orange. Les vitamines faisaient leur petit effet, elle se dirige vers l’évier pour attaquer la pile de vaisselle de la veille restée en trempage actif dans des graisses de cuisson diverses et variées. Mais cette vision cataclysmique la fera vite rebrousser chemin.
Tentant de rester dans l’action, déterminée à en découdre de toutes ces corvées, elle se dirige vers les chambres des enfants pour changer les draps : stupéfaction ! Un amas de vêtements sur le sol, des emballages de sucreries à côté des poubelles de bureau et un déchaînement artistique de traces de feutres sur les portes…Le bilan est lourd, elle n’ose pas allez plus loin : un tsunami de tâches ménagères diverses et variées l’attend, c’est sûr. L’accumulation de trois semaines d’une présence permanente de ses enfants et de leurs copains dans la maison, un mari absent : Christelle ne veut pas aller dans les autres pièces. Direction le salon, bien moins fréquenté par les garçons.
Elle allume la télévision s’installe dans le canapé et là, un bruit sec suspect retentit lorsqu’elle s’assoie : les pliures du canapé, en cuir, sont remplies de miettes de gâteaux et de brisures de céréales. Il y a urgence, elle doit réagir ! Ordinateur portable sur les genoux, carte bancaire de son mari en main, elle se connecte sur internet pour faire ses courses dans un magasin concurrent de son cher et tendre ; prend l’option « livraison à domicile », puis clique sur « SOS ménage express chez vous» : elle jubile ! Elle réserve sans aucune hésitation une certaine « Maria l’Extra » de 14h00 à 16h00. Dans l’élan, elle contacte un traiteur qui lui livrera son dîner à 19h00. Parfait, elle n’a plus rien à faire, la note est salée, mais tant pis, elle se sent enfin zen…
Le téléphone retentit, elle hésite. Au bout du fil, un fermier panique car une de ses vaches s’est coincée la tête dans une clôture en barbelé. Après tout, l’urgence semble toute relative ; elle prend donc son temps, sa trousse et monte dans sa voiture en chantonnant.
Extra Maria ! Christelle l’avait oublié, tout comme les courses qui ne vont pas tarder à arriver : ça tombe bien, la femme de ménage est là. Elle lui montre le désastre, l’ensemble du travail à accomplir. Puis, envoie sur chaque téléphone portable de ses enfants un message pour leur demander de rentrer seuls après l’école : le grand qui a toujours « la flegme » peut bien s’occuper de ses frères pour une fois.
Quatre heures rien que pour elle, enfin, depuis le temps, c’est mérité. Mais Christelle ne peut pas profiter de sa maison car le livreur de courses et la femme de ménage s’agitent dans tous les sens. Piégée par tout ce bruit et ce remue-ménage, elle décide d’aller au bord du lac tout près de chez elle, d’emmener un sandwich et de se poser sereinement tout en profitant du beau temps.
Le silence l’apaise, elle s’endort, elle est bien. Puis des voix qu’elle connaît retentissent, des pleurs aussi, elle soulève la tête : ses fils ! Ce n’est pas possible, ils devaient aller directement à la maison après l’école. Le plus petit vient de s’ouvrir le tibia sur une pierre, il hurle et se dirige vers elle. Pas question de rentrer, le ménage doit être fait : c’est propre et ça doit le rester ! Direction les urgences de l’hôpital à 40 minutes de son village. S’ajoutent 3 longues heures d’attente, dans, une salle bourrée de monde. Les enfants se chamaillent et courent dans tous les sens ; surtout son fils blessé qui gambade comme une gazelle. Elle ne comprend pas pourquoi elle est aux urgences ; elle est quand même médecin ! Vouloir s’épargner du temps et des contraintes, ce n’était franchement pas une bonne idée : au final, c’est pire…
De retour chez elle, le répondeur clignote : des urgences sûrement. Elle s’assoie dans un des fauteuils du salon qui « croustille », encore…Son mari s’est endormi sur le canapé, les enfants se jettent sur les boîtes du traiteur posées en vrac sur la table de la cuisine. Les courses ne sont pas encore rangées, la vaisselle sale est toujours dans l’évier. Christelle, plus fatiguée que jamais, vient de comprendre une chose, en fait : elle adooore faire le ménage !